La jeune marque DS Automobiles a mis du temps pour renouveler son cœur de gamme et propose avec la DS4 deuxième du nom un modèle complètement nouveau pensé pour la marque. Politique de plate-forme commune oblige, cette DS4 est fabriquée en Allemagne chez OPEL, qui utilise la même base pour son Astra. Cette nouvelle compacte veut incarner luxe et raffinement à la française, la “Franzosen Qualität“, en somme ?
D’un point de vue extérieur
Le style est franchement réussi et équilibré. La plus grande réussite de ce design est qu’il arrive à se démarquer de ce que proposent ses concurrents (surtout allemands). A l’avant, la DS4 inaugure une nouvelle signature lumineuse pour ses feux de jour très extériorisés sur le bouclier, qui intègrent les clignotants. Les projecteurs sont effilés, à la fois matriciels et directionnels. La surface vitrée se prolonge par un enjoliveur de custode triangulaire qui fait office de transition avec des lignes arrière plus dynamiques, tout en galbes pour susciter l’impression de mouvement global. La fluidité de ligne générale profite de l’intégration sur toutes les versions de poignées de porte affleurantes. On retrouve sur les feux arrière les effets d’écaille très travaillés. La sérigraphie émail sur la lunette arrière fait partie des petits détails discrets qui renforcent la qualité perçue. Dans cette livrée Rouge Velvet et Toit Noir Perla Nera (option), chaussée de roues de vingt pouces aux jantes bi-ton Sydney (option), elle est discrètement magnifique.
D’un point de vue intérieur
Là aussi le style se démarque. Ici, pas de planche de bord surmontée par une tablette tactile proéminente, ni de caquette immense surplombant un compteur démesuré. Le système d’info divertissement porté par un écran de dix pouces est complètement intégré à la planche de bord, le compteur derrière le volant est évidemment numérique mais de taille modeste, il devient presque inutile tant le système d’affichage tête haute est lisible, et fourni en informations. A l’intérieur de l’habitacle, les matériaux choisis sont très valorisants, surtout dans cette finition Opéra Brun Criollo (option) dont le cuir habille complètement la console centrale, la planche de bord, les panneaux de portes, ces derniers étant rehaussés d’inserts en frêne. J’ai particulièrement apprécié les coutures de cuir point perle et l’effet guilloché des commandes physiques (là aussi sens du détail). Autres points : l’intégration des aérateurs centraux derrière les commandes est très réussie, tout comme le petit sélecteur de vitesses. Il faut vraiment aller chercher quelques zones masquées pour trouver des plastiques plus standards. Le volume intérieur est satisfaisant en regard de la taille du véhicule, mais l’espace aux places arrière est assez réduit (surtout quand un grand gabarit conduit). Avec un volume de coffre de 390 litres (réduit de 40 litres dans cette version E-TENSE), il ne faut de toute façon pas trop emmener de bagages. Résolument suffisant pour deux, pas pour quatre.
D’un point de vue technologique
La dotation est riche et comporte les derniers systèmes : toute la panoplie des aides à la conduite est présente, le système d’info divertissement avec écran tactile de dix pouces est fluide et réactif, personnalisable, et compatible Android Auto. Les principales fonctions ont conservé des accès via des boutons physiques, comme celui qui permet d’accéder rapidement au menu des aides à la conduite. Pratique car l’aide au maintien dans la voie se réactive à chaque redémarrage, et elle est intrusive. La commande vocale est convaincante. DS a intégré au niveau de la console centrale un tout nouvel écran Smart Touch dont la promesse est de faciliter, par commande tactile, l’accès à des raccourcis ou l’écriture d’adresse ou de numéro de téléphone. Assez difficile à apprivoiser à l’usage. L’affichage tête haute est très lisible et reprend beaucoup d’informations, de façon astucieuse sur la version E-TENSE, la vitesse est affichée en bleu lors du roulage en électrique, et en blanc lors du passage au thermique. La qualité du système audio Focal Electra (option) est très bonne bien que l’ensemble manque de réglages. Autre innovation technologique réservée à DS et en série sur E-TENSE : l’adaptation des réglages de suspension en fonction de la route par caméra, au profit du confort de roulage. Cela transforme cette DS4 en un vrai tapis roulant malgré la monte de vingt pouces optionnelle qui équipe la version essayée.
En termes de motorisation
La DS4 E-TENSE propose un ensemble d’hybridation déjà bien répandu chez Stellantis. Associant un bloc thermique PureTech 1.6 délivrant 180 chevaux à un moteur électrique de 110 chevaux inclus dans la boîte automatique à huit rapports, les deux fonctionnant ensemble fournissent 225 chevaux et 360 Nm de couple aux roues avant. En tout électrique comme en thermique, les performances sont suffisantes pour se sortir de toutes les situations. Par défaut la DS4 démarre en tout électrique, tant que la charge de la batterie le permet. Un sélecteur de mode de conduite permet de changer les paramétrages : électrique, hybride, confort ou sport. Dans ce dernier mode le moteur thermique reste au ralenti. Mais même dans ce dernier mode, la DS4 ne se transfigure pas en sportive, elle préfère de toute façon la conduite coulée.
L’autonomie en électrique repose ici sur une batterie de 12 kWh exploitable. Le constructeur affiche 54 kilomètres en norme WLTP. En usage réel, sans éco conduite particulière, il faut tabler en moyenne sur 40 kilomètres. Un mode Brake est disponible pour augmenter la régénération, ce qui peut s’avérer utile en ville pour grappiller quelques kilomètres complémentaires. Le bouton est placé sur la console centrale, pas des plus pratiques. Comme sur beaucoup d’hybride, le freinage sert d’abord à recharger la batterie, ce qui donne un toucher particulier. Sur cette DS, il faut vraiment un temps d’adaptation pour maîtriser la puissance du freinage. Lorsque la batterie est vide, la DS4 bascule automatiquement en hybride, une capacité de batterie minimale étant toujours conservée à cet effet. En hybride, il faut compter sur une consommation moyenne de 6 l/100 km, et plus proche des huit litres sur autoroute. Pour faire baisser cette consommation, comme pour tous les hybrides rechargeables, il faudra donc recharger le plus souvent possible. Sur les 340 kilomètres de l’essai, la consommation d’essence a affiché 2,8 l/100 km, en rechargeant dès que possible. La recharge passe ici par un chargeur embarqué d’une puissance maximum de 7,4 kW. Compter 1h45 dans ce cas ou 7h05 sur une prise domestique.
DS Automobiles signe avec cette DS4 deuxième du nom une proposition de compacte très bien finie et avec une personnalité affirmée. Tous les codes du premium sont respectés, la version hybride rechargeable est assez polyvalente et performante. Ces qualités seront-elles suffisantes pour qu’elle trouve sa place dans un marché très concurrentiel, et qu’elle contribue à asseoir l’image de cette jeune marque ?