A une époque où l’automobile commence une profonde transformation, où les designers manquent trop souvent d’idées novatrices, l’arrivée de la HONDA e, l’année dernière sur notre marché, a été un superbe moment de fraîcheur. Son audace stylistique lui permet de sortir immédiatement de la morosité actuelle et rassure sur la capacité du marché automobile à surprendre, pour notre plus grand bonheur.
Une ligne séduisante qui fait mouche
Il est vrai que HONDA a frappé fort pour le lancement de sa campagne électrique… C’est donc avec une joie non dissimulée que nous avons abordé cet essai.
Avec sa petite bouille mignonne, la HONDA e réussit son pari osé et séduit immédiatement, preuve en est le regard bienveillant de toutes les personnes rencontrées. Sous cette bouille agréable à regarder, les amateurs de la marque pourront y reconnaître les traits de la N400 (produite de 1967 à 1972) !
Un intérieur tout aussi original
Mais le charme n’arrête pas d’opérer dès que vous ouvrez la porte pour pénétrer dans l’habitacle ! Bien au contraire. Là aussi, le tableau de bord recèle de nombreux écrans digitaux auxquels on s’attend peu dans ce segment de véhicules.
Technologie de pointe
Sous cette robe plaisante, se cache comme à son accoutumée une pléiade de technologies qui fait partie de l’ADN chez HONDA. Cette petite HONDA e adopte un moteur électrique situé entre les roues arrière, développant une puissance totale de 136 chevaux et alimenté par une batterie d’une capacité de 35,5 kWh. C’est un peu en retrait par rapport à la concurrence, mais comme tout véhicule électrique, c’est un dilemme cruel de choisir entre capacité et poids. Un poids excessif engendre nécessairement un comportement moins agile et plus trépidant… La Honda e a donc privilégié le confort et la douceur de conduite par rapport à l’autonomie.
En guise d’innovation, on cite bien sûr les deux écrans à chaque extrémité du tableau de bord qui retranscrivent les images diffusées par les deux caméras de rétrovision. Finis les affreux appendices extérieurs et vive les nouvelles technologies. A l’usage, ce système est vraiment plaisant et ne demande même pas de temps d’adaptation… On se dit comme souvent : mais pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt !
Cette HONDA e a vraiment tout de la petite citadine rêvée : tableau de bord accueillant, sièges très confortables mais n’assurant pas un maintien latéral important. Peu importe, elle n’a pas pour vocation à faire une épreuve spéciale au rallye de Monte Carlo. Des inserts en bois de bonne facture viennent embellir le tout… on se sent bien à bord de cette HONDA, c’est indéniable.
Le coffre petit et la banquette arrière non rabattable 2/3 – 1/3 sont les points qui dérangent un peu mais qu’on lui pardonne vite tant les espaces de rangement sont nombreux et accueillants.
Une citadine pur jus
A son volant, on retrouve tout ce qu’on attend d’un tel véhicule : maniabilité (son rayon de braquage est vraiment incroyable), réactivité (le couple électrique joue pleinement son rôle) et confort (les sièges et les suspensions ont vraiment pour vocation de privilégier l’onctuosité d’utilisation).
Elle se faufile et est vraiment à son aise dans le trafic. Inutile de la pousser, ce n’est pas sa philosophie, même si les reprises sont aussi excellentes.
Même si l’autoroute ne lui fait pas peur, son autonomie vous rappellera qu’elle n’est pas une routière à part entière. Elle s’insère sans souci sur les voies rapides et dans le trafic sans pour autant vouloir y briller. Elle fait le “job” et elle le fait même très bien.
Comme chez ses concurrentes directes, plusieurs modes de conduite sont accessibles. Le système de récupération d’énergie au freinage est paramétrable ce qui est un bon point. Mais c’est sur la conduite “One Pedal” que nous avons trouvé la meilleure façon d’aborder la conduite en ville avec ce type de véhicules. D’ailleurs essayer ce mode de conduite sans la pédale de frein, c’est vraiment l’adopter même s’il vous faudra un petit temps d’adaptation pour bien “jauger” les distances de freinage au lever de pédale.
La HONDA e se veut également ludique et y parvient avec l’adoption dans l’habitacle sur son écran central d’un aquarium virtuel et pour lequel vous pouvez même nourrir les poissons en passant votre index sur l’écran tactile. Cela ne sert strictement à rien et c’est aussi pour cela que c’est génial et ludique.
Autonomie réduite
Il n’y a guère que son autonomie que l’on peut reprocher à la e, surtout par rapport à ses concurrentes. Sa consommation et sa petite batterie ne lui permettent pas de dépasser les 200 kilomètres. C’est peu mais pour se faire pardonner, la e peut se recharger sur des bornes rapides et autoriser un débit de 50 kWh… De quoi recouvrer une majeure partie de son autonomie en moins de trente minutes.
Côté finances, la e n’est pas bon marché, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout vis-à-vis de la concurrence hexagonale (RENAULT Zoé, PEUGEOT e-208) plus affûtée. Son prix démarre à 36.670 € (hors prime gouvernementale). Ce doit être le prix de l’originalité “japonaise”.
La HONDA e fait donc une entrée remarquée et réussie dans ce nouveau paysage du tout électrique. Certains lui reprocheront son autonomie ou son petit coffre, mais dans sa vocation citadine nous leur rétorquerons qu’elle est craquante, agile et ludique, un vrai régal.