Avec la XE, JAGUAR souhaite offre une alternative premium “so british” dans un segment de marché trusté par les berlines allemandes et plus vraiment dans l’air du temps. Pour rester dans la course, le modèle a été restylé début 2019, enrichi en technologie, avec une offre de motorisation revue pour tenir compte des règlementations actuelles (exit le V6 essence). Dans sa livrée R-Dynamic, et dotée ici d’une motorisation essence de 250 chevaux, la XE peut exprimer un tempérament un brin sauvage… mais bien élevé.
Un design extérieur dynamique
Le design extérieur de la JAGUAR XE a été dessiné pour apporter du dynamisme à une berline quatre portes de moins de 4,70 mètres. La ceinture de caisse assez haute ainsi que le profilé de toit fuyant donnent une impression de coupé à l’ensemble. Le bouclier avant arbore une grille de calandre en phase avec l’identité de la marque, proéminente. La face se prolonge sur un capot en aluminium très sculpté et des ailes avant dotées d’ouïes d’aération. Les nouveaux feux Matrix LED ainsi que les signatures lumineuses avant et arrière à LED apportent de la modernité et renforcent le caractère dynamique de l’auto. L’ensemble est homogène et cohérent avec les autres productions de la marque. Le pack R-Dynamic ajoute de la sportivité à la ligne de la XE à travers des éléments extérieurs supplémentaires tels que des surfaces sculptées inspirées des winglets d’avion, une finition sombre sur les jupes arrière et pour le modèle d’essai des jantes de dix-neuf pouces à dix branches en finition bicolore du plus bel effet.
Globalement, la silhouette est bien proportionnée, avec un profil racé et sportif. En rouge, j’adore. Un vrai fauve prêt à bondir ? … Pas vraiment.
Une motorisation policée
Dans cette configuration P250, la XE est animée par un quatre cylindres essence suralimenté à injection directe, qui développe 250 chevaux pour un couple maximal de 365 Nm. Assistée par une boîte automatique ZF à huit rapports, que l’on peut commander à l’aide de superbes palettes au volant, cette motorisation offre des performances déjà intéressantes avec 250 km/h de vitesse maximale et le 0 à 100 en 6,5 secondes, de quoi parer à toutes les circonstances de conduite.JAGUAR XE P250 BVA RWD R-Dynamic HSE
A l’usage toutefois, cette motorisation procure des sensations assez policées, c’est puissant mais pas vraiment rageur, et globalement très linéaire, même en jouant avec les différents réglages de type de conduite proposés. La recherche de la baisse des émissions de CO2 y est sans doute pour beaucoup, malgré une architecture massivement aluminium et un poids maîtrisé. On apprécie donc finalement plus l’association moteur-boîte en usage souple ou confort qu’en conduite vraiment sportive. D’autant qu’en conduite sportive, la consommation s’envole rapidement. En étant raisonnable, sur les presque 240 kilomètres de l’essai, la consommation s’est établie à quasiment 11 l/100 km. Pour ceux qui cherchent un peu plus de sensations, une déclinaison de ce même moteur est disponible en version 300 chevaux et transmission intégrale. Avis aux amateurs, même si le malus commence à être significatif.
Ambiance aristocratique et contenu technologique pléthorique
Ce qui se remarque immédiatement à l’installation au poste de conduite, c’est la recrudescence des écrans numériques. La console centrale comporte un grand écran tactile de dix pouces qui permet de commander l’ensemble des fonctions du véhicule. Il est secondé par un autre écran plus petit positionné devant le levier de vitesses entre les commandes de chauffage, dédié notamment au contrôle et à la réplication des fonctions du smartphone. Enfin, il faut rajouter l’instrumentation complètement numérique derrière le volant (avec rappel des données de navigation par exemple). En marche, on retrouve d’ailleurs l’essentiel des informations de conduite projetées directement sur le pare-brise par un système d’affichage tête haute couleur de grande qualité. Enfin, on peut aussi noter la technologie embarquée dans le rétroviseur intérieur : image miroir ou image vidéo par un simple inverseur.
On retrouve évidemment l’ensemble des aides à la conduite désormais classiques à ce niveau de gamme : freinage d’urgence, régulateur adaptatif, park assist, lecture des panneaux, assistance au maintien dans la voie, etc.
Pour profiter de tout ce contenu technologique, l’accueil se fait dans une ambiance de luxe avec des selleries accueillantes en cuir avec surpiqures, et des sièges électriques réglables dans toutes les positions nécessaires à trouver son confort de conduite. Un traitement particulier est réservé au ciel de pavillon, noir dans cette finition ainsi qu’à la casquette de tableau de bord. C’est sobre et très bien réalisé. Le complément “so British” est apporté par une sonorisation à onze haut-parleurs développée par la marque britannique Meridian.
En termes de vie à bord, la XE est conforme à ce qu’on peut attendre d’une berline de ce gabarit. Coffre suffisant pour accueillir les bagages de quatre adultes, mais il ne faut toutefois pas être d’un trop grand gabarit pour voyager confortablement aux places arrière. La place centrale est d’ailleurs symbolique compte tenu du passage du tunnel de transmission. Dans cette finition R-dynamic, les grandes roues ont tendance à dégrader le confort, malgré la présence de la suspension pilotée.
Avec cette berline XE, JAGUAR offre une alternative “so british” crédible sur un segment ou le leadership est désespérément teuton. La finition R-dynamic donne un vrai caractère sportif à l’ensemble, qui reste toutefois très policé à l’usage (en P250) malgré de bonnes performances. Pas suffisant pour révolutionner le marché, mais intéressant pour ceux qui cherchent à se démarquer.