Nouvelle poule aux œufs d’or des constructeurs, les SUV et leur marché affilié ne cessent de croître. VOLKSWAGEN, fort d’une expérience bien rodée dans le domaine (petite pensée pour le Touareg, initiateur du mouvement SUV dans la marque depuis 2003), a naturellement pris l’initiative d’en ajouter un au catalogue. Positionné entre le T-Cross et le T-Roc, découvrons ici le nouveau VOLKSWAGEN Taigo (ou Nivus pour les versions sud-américaines), dans sa version R-Line, équipé de la motorisation la plus puissante, le TSI 150.
Extérieur
Faisons un bond en arrière. Nous sommes en 2007, et BMW présente un concept révolutionnaire : le SUV coupé. D’abord décrié pour n’avoir aucune utilité puis immédiatement adopté, le succès du BMW X6 est quasi instantané. Devant tant d’engouement, la réaction des constructeurs ne se fait pas attendre. MERCEDES présente ses GLE et GLC Coupé, AUDI déboule avec le Q8 et sa variante Urus chez LAMBORGHINI, CITROËN fait de même avec la nouvelle C4 et même RENAULT joue le jeu avec l’Arkana. C’est donc tout naturellement et sans surprise que VOLKSWAGEN présente en 2021 son Taigo, petit SUV coupé reposant sur une base de Polo.
A première vue, le Taigo ne laisse pas indifférent. Doté d’un gabarit relativement imposant, il dénote dans la circulation, d’une part grâce à son design, et d’autre part car il s’agit tout de même du troisième plus gros SUV de la marque derrière le Touareg et le Tiguan.
Niveau style, notamment en R-Line, on retrouve des boucliers avant et arrière racés et ces fameuses “canules” d’échappement chromées, artefacts uniquement destinés au design. Accompagnés des logos “R” sur la calandre et les flancs, le tout chaussé sur des jantes “Misano” de dix-huit pouces, il est même parfois arrivé qu’on nous pose la question “il est vraiment sympa ce Taigo R, c’est le même moteur que dans la Golf R ?”. Eh non, dommage, car visiblement VOLKSWAGEN n’a pas (encore ?) prévu de doter le Taigo des 300 chevaux de la Golf R.
De nuit, le style s’affirme encore plus grâce à la nouvelle signature lumineuse, à savoir la barre de LEDs à l’avant, déjà présente sur la Golf 8 en option (et sur le T-Roc restylé), mais également à l’arrière, usuellement présente plutôt chez AUDI.
Intérieur
Une fois à bord, on retrouve l’équipement très sobre, très fidèle à l’esprit VOLKSWAGEN. C’est simple, moderne, efficace et solidement fini. Les sièges sport siglés “R” en Alcantara® et tissu nous accueillent et nous maintiennent parfaitement. Pas de surprise à l’intérieur, nous avons le Virtual Cockpit sous nos yeux, et tout le système Discover Media à portée de main, rendant l’utilisation des fonctionnalités multimédia très aisée.
Nouveauté, les commandes de climatisation sont désormais tactiles, un gadget sympathique sur le papier, mais rendant la notion de précision immédiatement floue lorsqu’il s’agit de régler la température en roulant. Même si l’intérieur s’inspire très fortement de ceux des T-Cross et T-Roc, il demeure une différence quasi invisible. Alors que ces derniers disposent d’un tableau de bord en plastique dur, celui du Taigo est moussé, contribuant ainsi à l’insonorisation à bord. Pour le reste, on retrouve l’équipement typique des VOLKSWAGEN modernes, pas de dépaysement de ce côté-là.
Sur la route
Une fois lancé, le Taigo se meut dans un silence absolu, notamment grâce à l’efficacité sans faille du 1.5 TSI. Armé de 150 chevaux, il s’agit de la plus grosse motorisation disponible sur ce modèle. Avec cette information en tête, une pointe de curiosité nous pousse à écraser l’accélérateur au prochain feu, dès qu’il passera au vert. Nous nous mettons donc en mode Sport. Très surprenant, la notion de motricité devient relative, et notre Taigo décolle dans un crissement de pneus absolument inattendu, rattrapé de toutes parts par l’ESP. Les 150 chevaux sont relayés par la boîte de vitesses DSG, reconnue pour son efficacité et sa linéarité.
Ironiquement et paradoxalement, dès lors que nous sélectionnons de nouveau le mode normal, nous avons en notre compagnie une VOLKSWAGEN très soucieuse de l’écologie : selon l’allure et l’environnement dans lequel nous roulons, dès que nous lâchons le pied, la boîte de vitesses se désaccouple automatiquement du moteur et nous passons en mode roue libre. Dès lors que nous posons de nouveau un pied sur l’accélérateur, la boîte se positionne immédiatement sur la vitesse adaptée. Peu habituel et déroutant au premier abord, on finit par se créer un nouveau jeu : deviner à quel moment se fera le passage en mode roue libre.Toujours orienté écologie, lorsque nous roulons sur un filet de gaz, le fameux système “Cylinder on demand” désactive deux cylindres sur les quatre. Sur notre essai de 420 kilomètres, composé de tous types de trajets (autoroute, Paris et ses bouchons, grands axes), la consommation se stabilise à 6,3 l/100 km, soit, au dixième de litre près, la préconisation constructeur.
A conduire
Un gros ralentissement devant nous sur l’autoroute A4 nous incite à être prévenant et à actionner nos warnings pour alerter les conducteurs qui nous suivent. Situé de l’autre côté de l’écran multimédia, le bouton Warning nous a semblé si loin qu’il nous a fallu quitter la route des yeux pendant un long moment pour l’activer. Nous le saurons pour la prochaine fois. Autrement, dans une utilisation quotidienne, le Taigo reste parfaitement utilisable. Gabarit relativement compact, suffisamment puissant, confortable, le combo y est. Le son Beats Audio est un régal, appuyé de l’insonorisation quasi totale du 1.5 TSI.
Acheter un VOLKSWAGEN Taigo
C’est un oui. Dans une ère ou le SUV, et en plus Coupé, est en plein essor, le Taigo sait prendre sa place et s’affirmer face aux innombrables concurrents. Par définition, un SUV Coupé (aux lignes donc affûtées) se veut sportif dans l’âme, du moins esthétiquement. La motorisation de 150 chevaux est nettement suffisante pour une utilisation quotidienne, mais pas de versions sportives prévues pour l’instant. Et pourquoi pas un Taigo GTI ou un Taigo R ? En revanche, si ce n’est pas grâce à son moteur que l’on a un coup de cœur, on ne peut pas en dire autant de la ligne. En finition “R-Line”, la coupe séduit, à un tarif résolument similaire à ce que l’on peut trouver chez la concurrence. Comptez 32.100 € pour un Taigo R-Line sans options, et 33.775 € pour notre modèle.